Andrew et Irene sont le demi-frère et la demi-sœur de l’héroïne du roman Noor Hamrani. Ils ont la même mère, la philantrope italienne Isabella Manfredi, qui vit recluse et alimente ainsi sa propre légende depuis des années. Après avoir eu comme premier mari l’armateur Ashok Hamrani, père de Noor, Isabella Manfredi s’enfuit avec un militaire chinois nommé Along, le père d’Andrew et Irene. Andrew et Irene font partie des prénoms occidentaux les plus donnés aux malaisiens d’origine Chinoise. Along est également un patronyme très courant.

Selon Vass, le vieux serviteur fou de la maison en ruine d’Ampang, Isabella Manfredi et sa progéniture ont été réduites à l’esclavage par Noor Hamrani.
Elle a repris le contrôle de sa maisonée, a muré la vieille Italienne dans le silence et a réduit tous ses gosses à l’esclavage ! Alors, tu l’aimes encore ? (p.96)
Il se trouve qu’ Andrew et Irène sont tous deux au service de leur sœur, même s’ils ne semblent pas souffrir particulièrement de cette « captivité ».
Andrew, culturiste Eurasien, champion de natation et de tae kwon do préparant le concours de Mister Malaysia, vient rejoindre sa sœur à Paris pour lui servir de garde du corps, et y découvre la présence énigmatique d’Alastair O’Flender qu’il a du mal à situer.
En Malaisie, tout le monde connait ma soeur, absolument tout le monde! (…) Lui, jamais entendu parler. C’est un blanc. Nous on dit un « gwailo », ça veut dire « démon blanc ». Au début, j’ai cru que c’était une blague, que Noor avait tout inventé. Mais il connait mon pays. Il parle malais. (p.21)
Alastair et Noor lui cachent leur liaison dans un premier temps. Andrew évolue dans le sillage de sa sœur et de son amant, comme un intrus dans cette relation passionnelle, mais également comme un éléphant dans un magasin de porcelaine, s’émerveillant de tout ce qu’il découvre à Paris et qui alimente ses rêves de jeune homme.
Il ne pensait encore qu’à la découverte et à la jouissance de ce nouveau monde qu’il explorait tel un conquistador musclé (…)
On lui avait raconté qu’à Pigalle, des nymphes évoluaient nues dans la rue, entre les peupliers, se livrant au premier apollon qui passait, et si Andrew était quelque chose à présent, c’était, sans conteste, un apollon justement. (p.337)
Il est un peu le « boulet », dont la présence est subie dans un premier temps, avant que ce personnage ne se révèle beaucoup plus subtil qu’il n’y paraissait et devienne indispensable au héro et à l’héroïne du roman.
Irène Along, elle aussi, vit dans l’ombre de sa sœur, rêvant de devenir à son tour une femme fatale, redoutable en affaires. Fraichement sortie du lycée, elle effectue « un stage » auprès de Noor avant de rejoindre l’université.
Je voudrais devenir une femme d’affaires, alors elle m’a embauchée comme assistante jusqu’à ce que j’aille à l’université. (p.80)
On comprend au fil du roman qu’Irene, malgré ses airs angéliques, n’était peut-être pas une lycéenne exemplaire, consacrant la majorité de son temps à la conquête des garçons et à la fête. Irène est aussi, à son insu, dans une certaine rivalité avec sa sœur, modèle contre lequel elle construit son identité.
Lorsque Noor n’aime plus quelqu’un, elle sort son pistolet et le tue. Elle lui tire droit dans le cœur, en fait, vous savez : « Pan ! Pan ! Pan ! » (p. 81)
Sachez que je ne flirte jamais avec des garçons qui ont flirté avec ma sœur… C’est un principe et… Elle hésita un instant sur la validité de la fin de sa phrase dans ce contexte précis, puis le réaffirma de plus belle : C’est un devoir ! (p.203)
On aurait dit que juste après cet entretien, elle irait se précipiter au casting du prochain James Bond : elle était presque prête. Pourtant, les producteurs ne la prendraient pas. Elle n’avait pas démérité mais elle n’avait que 20 ans (p. 204)
Le frère et la soeur Along n’hésitent pas à rendre compte à leur mère et à leur grande soeur de leur « écarts » respectifs.
Je ne bois jamais une goutte d’alcool », claironna (Andrew), c’est ce qui me donne un avantage sur les autres (…) Ma petite sœur Irene, on ne peut pas en dire autant, hélas. Noor, si tu savais comment elle a terminé la soirée, tu la ferais enfermer dans un couvent en Italie, c’est sûr, c’est ce que maman a dit… (p.329)
Les prénoms de ces deux personnages haut en couleur évoquent dans leur sonorités les verbes anglais DRAW ALONG ( tirer derrière soit « drew along » ) et RUN ALONG ( suivre au pas de course « I ran along ») ce qui correspond bien à la relation de l’héroïne Noor avec ses improbables demi-frère et sœur.
Il vit Andrew onduler ses abdominaux en tablette de chocolat, la chemise ouverte, contre une Française jolie et déchainée, aussi ivre que lui, chantant à tue-tête une improvisation malaise de la chanson en espagnol qui battait dans les enceintes.
Tadatada tadadadadaaa dadada dadadadadadadaaa Mi Corazon! (…)
Il se dit alors qu’Andrew Along était bien, s’il avait fallu une preuve de plus, le frêre d’Irène Along. (p.341)
Prochain article: Les noms et prénoms du roman: 6 (et fin) Stephen Wapping
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